Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez

must have been the wind - loan

Lys
Lys
Messages : 188
Date d'inscription : 09/02/2015
must have been the wind - loan Lun 30 Mar - 20:37

must have been the wind

Il a toujours été discret.
Sans personne pour le voir, pour lui parler, pour connaître vraiment le timbre de sa voix. Sans personne pour remarquer ses compétences inexistantes, pour remarquer qu’il n’a rien de vraiment exceptionnel.  
Il a toujours été discret.
Avant, il vivait autant de nuit que de jour, mais la nuit, il s’exprimait. Il était cette fleur qui avait besoin des rayons lunaires plutôt que solaires pour fleurir, pour apparaître, pour apparaître vraiment, sans pour autant la moindre certitude d’une existence quelconque. Car comment pouvait-on apprendre à se connaître lorsqu’on tentait en permanence d’être quelqu’un d’autre ?

Il vivait de jour, maintenant. La nuit était réservée au repos du corps, mais pas celui de l’esprit qui ne cessait de fonctionner, qui ne cessait de s’épuiser. Cauchemars par-dessus cauchemars. Poursuite constante d’une personne. Recherche de celle-ci dans tous les recoins possibles, il se cherchait lui-même (ne se trouvait pas). Il avait cherché longtemps, longuement, n’avait trouvé que le fantôme de sa sœur, de celle qu’il aurait dû être, à qui il aurait dû ressembler.

Regarde le maintenant, alors qu’il est loin, alors qu’il pourrait être lui-même, il ne savait même pas. Il ne savait même pas qui il pouvait bien être, quels étaient ses véritables talents, sa véritable personnalité, se fondant dans le décor pour ne pas se faire remarquer : il ne savait pas. Il avait même entreprit des études en neuroscience, se noyant dans tous les termes, n’arrivant pas à exceller, seulement à obtenir des notes potables dans les quelques évaluations qu’il avait eu le temps d’avoir depuis qu’il avait posé les pieds dans cette université.

Ici, il pouvait vivre, mais il ne savait même pas ce que ça voulait réellement dire. Elle avait tellement entourée chaque sphère de sa vie tout au long de son éducation qu’elle était des chaînes l’étouffant, l’empêchant de vivre et d’avancer loin de ses parents. Au moins, il ne risquait plus l’exécution, n’était-ce pas déjà quelque chose à apprécier, à remercier ? N’était-ce pas déjà une avancée dans sa minable existence ? Il pouvait exister sans risquer que cette vie ne soit un problème pour ceux qui l’entouraient, pour ceux qu’il aimait, ceux dont il avait le malheur de s’attacher. Ou plutôt celui, le seul à qui il avait ouvert son cœur, le seul qui avait décidé de le prendre, de lui arracher et le piétiner devant ses yeux, lui montrant bien que donner sa confiance était le moyen le plus efficace de se faire blesser.

Une note, une autre. Bientôt, la pièce fut emplie d’une mélodie aux notes mélancoliques, à l’ambiance si triste et pourtant quelque part envoûtante. Il n’était pas si bon que ça (si, il l’était). Le cour de musique venait de se terminer et comme à sa terrible habitude, dans la plus grande des solitudes, son corps et son esprit s’étaient attardés dans cette pièce magique à ses yeux. Le piano avait été son deuxième amour, sa capacité à s’exprimer, son refuge. Son journal intime, même. Lui permettant de délivrer dans l’espace où le piano se retrouvait le trop plein d’un cœur encore trop jeune pour être aussi meurtri. Et pourtant, il l’était.
Fantôme dans sa propre existence, spectateur d’une vie qui aurait dû être la sienne, il se retrouvait lorsque ses mains délicates appuyaient sur les touches de cet instrument vibrant sous ses doigts.

Il n’aurait pu prévoir que cette fois-ci, sa présence fut remarquée, qu’un regard aurait décidé de s’attarder sur lui. Sur cet élève discret dont on entendait jamais le timbre de voix dans les classes, cet élève arrivé récemment qui n’avait pas encore fait ses marques dans ce monde, dans cette université. Il n’aurait pas pu prévoir être suffisamment important pour qu’on daigne l’écouter quelques secondes en dehors des cours, jouer de ce piano.



@"Loan Arai"
(c) noctae
must have been the wind - loan
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Lettres-
Sauter vers: