Mason, Je ne savais pas comment débuter cette lettre. J'ai appris, là, comme ça, par mes contacts, que tu avais été emprisonné. Je n'ai pas tout compris, Mason, mais j'ai aussi appris que pour des raisons sombres, tu avais été transféré en France. On m'a parlé de l'aile psychiatrique de la prison qui était bondée, partout, pas de place, alors en France, il y en avait. C'est triste, j'espérais vraiment te revoir. Ta voix, ta peau, ta chaleur, tes mots, tout de toi me manque et je ne comprends pas comment on pourrait se revoir si tu te trouves aussi loin de moi... ça me déchire rien que d'y penser. Pourquoi ne m'as-tu pas écrit ? Tu avais mon adresse à l'endos des lettres. J'aurais aimé avoir de tes nouvelles, mais ce n'est pas grave, je peux comprendre. Je ne connais rien à ta vie ni à tes problèmes tant que ça, mais je sais Mason que je serais toujours là et que je t'attendrais. Tu comprends ? Je ne sais pas si ça rentrera dans ta tête, je dois admettre que je l'espère. Parfois tu es long à comprendre.
Tu m'as parlé de comment tu te percevais et je me demande comment on peut se croire aussi coupable des malheurs du monde entier quand on est aussi brisé que tu peux l'être. Mason, tu es magnifique. Tu ne le réalises pas, mais tu apportes des touches de joie à la vie des personnes que tu peux accepter de côtoyer. Tout n'est pas rose avec toi, il ne faut pas prétendre ça, mais qu'est-ce que tu peux te montrer adorable. Je me souviens de tes doigts parcourant ma peau et je frissonne. Ta voix qui résonna, grave, rassurante, tu avais les mots pour m'apaiser, et je suis persuadée que tu les aurais toujours. Je n'ai pas compris pourquoi tu ne gardais pas de téléphone cellulaire, tu sais qu'on se contente plus facilement ainsi ? Ce n'est pas grave, les lettres, c'est bien aussi, beaucoup plus personnel... excuse les traces de larmes sur le papier. Tu me manques. C'est fou, je n'aurais jamais pensé que tu puisses entendre ces mots de ma part, mais je ne peux pas ne l'écrire, ça détruit mon coeur. Je veux te revoir. C'est un désir égoïste de ma part, je regarde mes bras, ils ne sont pas mieux que les tiens. On dirait une carte routière. Je n'ai pas cessé de me shooter. Comme quoi l'hôpital ne sert pas à grand chose quand on est comme nous, pas vrai ?
Reviens. C'est la seule chose qui reste dans mon esprit pendant mes highs. Reviens. Je veux entendre ta voix qui me chante des berceuses pour m'endormir et calmer mes craintes. Je veux entendre ta voix qui crie quand je m'énerve. Je veux sentir tes mains qui me plaquent contre le mur quand je vais trop loin. Je veux... je te veux toi. Même si je sais que je ne t'aurais jamais entièrement Mason, je peux te partager, tu sais, j'en ai la force, tant que j'ai une partie de ton coeur, moi ça me va.
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